Troubles du comportement, mal-être ou simple habitude de chien ?

Les problèmes de comportement canin sont fréquents : au moins 65% des propriétaires de chien en parlent. Pour autant, il faut pouvoir distinguer les maladies psychiques, du fonctionnement normal du chien (mais non désiré), ou du mal-être.

Bien-être canin ou comportement gênant ?

Principes du bien-être animal

Deux principes fondamentaux du bien-être animal sont :

1) qu'un animal doit être libre d'adopter des comportements normaux correspondant à leur éthogramme. L’éthogramme se définit comme la description d'une série de comportements propres à une espèce animale, en vue de la distinguer des espèces voisines.

2) qu'un animal doit pouvoir exprimer de la peur ou de l'anxiété car ces sentiments reflètent un état désagréable.

Exemples de comportements gênants

Ce que les propriétaires décrivent parfois comme un trouble du comportement, sont en fait des comportements gênants qui découlent du comportement normal du chien :

Les aboiements intempestifs :
La destruction d’objets par envie masticatoire
Le creusement de trous dans le jardin
La demande de nourriture lors des repas
Le couchage sur le canapé ou le lit
La fugue
La peur de certains bruits
Le manque d’obéissance
L’hyperactivité ou l’excitation
La timidité
Le vol de nourriture
L’ingestion d’excréments

Pourtant, ces habitudes jugées parfois inacceptables par les humains sont encore loin du comportement du chien errant, qui naturellement vole, défèque librement, aboie, a un comportement sexuel libre et chasse des proies.

Les responsabilités légales et sociales du propriétaire l’encouragent à restreindre encore davantage son champ de liberté, entraînant alors potentiellement des déviances dues à l'anxiété. C’est pourquoi il est important de bien avoir en tête l’éthogramme du chien.

Des conséquences parfois désastreuses

Un comportement normal mais jugé inacceptable (par exemple, les aboiements) peut entraîner la maltraitance, l'indifférence, l'abandon ou parfois même la mort du chien.

Moins grave mais induisant un mal-être chez l’animal, un maître aura moins envie de promener son chien s’il est difficile à contrôler, agressif envers les autres chiens ou les personnes.

Un chien qui défend son territoire ou qui creuse dans le jardin, est facilement mis en cage ou enchaîné, réduisant ainsi sa locomotion et les contacts sociaux.

La punition, lorsqu'elle est décidée, est souvent inefficace, le chien devient peureux envers son maître ou se blesse physiquement. Les objets de contention comme les colliers anti-aboiements ou les chaînes d'étranglement sont douloureux et ne devraient jamais être utilisés.

Les habitudes canines vues sous l’angle du chien

J’aboie quand j’ai peur, que je suis anxieux, ou que je suis excité. J’aboie parfois pour recueillir de l’attention ou quand je suis frustré. J’aboie aussi quand je m’ennuie. Enfin, j’aboie quand je veux alerter d’une présence anormale ou pour répondre à d’autres chiens.
J’aime bien m’occuper ou m’apaiser en mordillant ou en mâchouillant des objets.
J’ai besoin de creuser des trous dans le jardin, pour cacher mes objets précieux, car parfois, mon instinct de chasseur revient. J’aime bien aussi m’y cacher, me mettre au frais ou passer d’un jardin à l’autre.
Je n’ai pas appris à rester seul alors quand cela m’arrive, la panique me prend et je me sens très mal. Je peux me mettre à hurler, à déverser mon stress sur les objets autour de moi, à uriner ou déféquer de peur.
Quand je ne peux pas sortir pour aller faire mes besoins, j’ai parfois du mal à me retenir et je me soulage dans la maison. C’est sans doute inapproprié mais l’envie est trop pressante. A d’autres moments, je suis tellement content que je laisse échapper un peu d’urine. Cela m’arrive aussi pour exprimer ma frustration ou marquer mon odeur.
Mon instinct de prédateur m’incite parfois à courser le chat de la maison, ou à courir après la balle du petit.
De même que je me levais pour atteindre et interagir avec ma mère quand j’étais petit, j’aime sauter sur mes maîtres pour leur faire la fête ou chercher leur attention.
Ma laisse freine mon comportement exploratoire et comme mon maître m’a appris à avancer en tirant dessus, c’est ma manière d’aller à la recherche de nouvelles odeurs. C’est vrai que si ma laisse était plus longue, ça gênerait moins mon compagnon humain.

Adopter de nouvelles habitude pour rétablir une relation harmonieuse

Reconnaître le mal-être chez notre animal de compagnie passe par l’identification de troubles du comportement tels que décrits ci-dessus, avant de ou en complément de produits naturels donnés pour habituer le chien à un nouveau comportement. Pour cela, des éducateurs, un comportementaliste canin, des vétérinaires peuvent vous aider à mieux comprendre la psychologie canine afin de créer une relation plus acceptable pour l’animal comme pour son propriétaire.

Voici quelques conseils qu’il pourra donner :

Reconnaître la frustration, exprimée par des jappements, une morsure ou des marquages urinaires, et lui apprendre à la gérer car la gestion des émotions est aussi difficile pour le chien que pour l’humain.
Lui apprendre à rester seul et lui fournir à son compagnon à quatre pattes, un jouet, des friandises à mâcher afin de l’occuper tout en évitant de laisser à sa portée les objets précieux comme des lunettes ou la peluche du cadet.
Tenter de découvrir pourquoi il creuse dans le jardin afin d’éviter qu’il ne recommence. Eviter de jardiner en sa présence pour ne pas l’encourager. Lui fournir un bac à sable dans lequel il aura le droit de se défouler. Lui permettre de fouiller dans la forêt, lors des promenades.
Ne pas le disputer quand il saute de joie au retour du propriétaire mais l’ignorer et ne le caresser qu’une fois qu’il est calmé.
La propreté est un long chemin d’apprentissage. Il faut sortir son chien après qu’il ait mangé, bu, joué, se réveiller ou s’être excité. Ne pas oublier de le féliciter lorsqu’il a fait au bon endroit. En cas d’absence, restreindre un peu son espace, fermer les portes des chambres pour éviter les accidents partout dans la maison.
Dès que c’est possible en promenade, lui apprendre le rappel, rendre notre zone proche accueillante (par des friandises par exemple), tout en lui laissant un vaste espace d’exploration au moyen d’une grande longue (au moins 5 mètres).
Emmener son chien en balades tous les jours, au moins 30 minutes, même si le chien a accès à un jardin dès lors qu’il est adulte et en bonne santé.

Dans tous les cas, ne jamais punir une fois l’acte réalisé. C’est trop tard ! En revanche, interdire à l’animal quand il est prêt à agir; cela le stoppera immédiatement. Et utiliser la méthode positive : penser à le récompenser en cas d’attitude souhaitable.

Avant tout, rester bienveillant

Peu importe le trouble du comportement que vous rencontrez avec votre chien, restez bienveillant.

Les chiens sont des animaux sociables qui ont besoin et apprécient la compagnie. La plupart des chiens n'aiment pas être laissés seuls et peuvent souffrir s'ils sont laissés sans compagnie ou sans rien faire pendant de longues périodes.

Même mordre fait partie intégrante de la communication du chien adulte et est possible si les circonstances le justifient (douleur, maladie, irritation, peur, etc). Le chien veut arrêter ce qu’il se passe.

Les chiens proposent des comportements en fonction de ce qu’ils vivent au quotidien. Ce qui veut dire que même sans le vouloir, vous avez sûrement induit ou renforcé ce comportement. Par exemple, un chiot privé d'occasions de développer un comportement social ou ayant de mauvaises expériences avec des personnes ou d'autres animaux, peut devenir renfermé, stressé ou anxieux et agressif une fois adulte.

Vous avez une question concernant votre animal de compagnie, NAC, chien ou chat ? Contactez :

- notre assistante vétérinaire, Océane Hamonic, par téléphone au 07 85 88 89 91 ou par mail à l'adresse suivante : oceane@zamz.fr. Pour prendre un rendez-vous téléphonique, cliquez ici.

- le Docteur Vétérinaire Christelle Cahen Fournel par téléphone au 06 12 55 67 99 ou par mail : christelle@zamz.fr. Pour prendre un rendez-vous téléphonique, cliquez ici.

N.B. : les produits issus de l'huile de chanvre ne sont pas des médicaments ; ils ne se substituent pas au traitement médicamenteux déjà prescrits.

Auteure : Dr. vétérinaire Christelle Cahen, experte en phytothérapie à base de chanvre